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Entre
ciel et terre |
Hormis
les aléas de la vie, ainsi que les turpitudes liées à la
nature humaine, nous voici enfin partis. Il est des rêves que seuls les
voyages peuvent apporter. Ceux qui font de nous des êtres privilégiés,
au regard du reste du monde et de la misère, qui oppresse ceux qui n'ont
pas eu de chance dans leur vie
Instant
magique que celui qui nous voit quitter le sol et toucher ainsi du doigt le rêve
d'Icare. L'homme devenant oiseau, délivré du plomb de son poids.
Libéré de cette attraction terrestre puissante qui le cloue au sol,
prisonnier qu'il est de sa terre natale qui l'a vu naître, croître
et vivre depuis des millénaires. Demain
nous verra heureux et comblés, d'indicible façon, lorsque nous goûterons
la douceur de la caresse des alizés. Nous baignerons alors nos corps alanguis
au sein d'une onde cristalline offrant aux bancs coralliens un habitat idyllique
pour leurs multicolores occupants. Serions-nous
aux portes du paradis ? Terrestre assurément... Des sites enchanteurs illumineront
notre regard, offrant à nos esprits tourmentés un repos salvateur.
Nos sens seront sans cesse sollicités, tant les couleurs, les senteurs
et les saveurs tropicales titilleront notre désir. Captivante
passion, enivrantes exhalaisons qui porteront au pinacle notre soif d'aventure.
Demain nous verra renaître à la vie, nous verra chargés d'espérances,
celles qui feront de nous des êtres nouveaux. Pour
l'heure, le grand oiseau blanc nous emporte hors du monde triste et froid que
nous avons quitté. Je suis, quant à moi, perdu dans mes doux songes,
promeneur intemporel cherchant par delà les frontières du monde
le souvenir de ma muse esseulée. L'homme s'absente quelque temps, mais le poète demeure, tant le voyageur perpétuel qu'il est cherche au travers de sa quête son havre de paix, d'amour et d'harmonie. Guy
Vigneau |