Il est un
juste royaume d'innocence,
Où naissent toutes les âmes pures,
Où règne la plus belle existence,
Tandis que dehors la vie est moins sûre.
Merveilleux refuge débordant
d'amour,
Rempart tacite offrant totale protection,
Aux nouveau-nés en de si beaux jours,
Fragiles créatures en besoin d'affection.
Années fantastiques pour
les plus heureux,
Dont la soif de tendresse sera récompensée,
Calvaire inéluctable pour les malchanceux
Qui, dès leur naissance, seront abandonnés.
Enfance protégée,
pérennisée pour les uns,
Époque injuste et terrifiante pour les autres,
Destinée d'harmonie comme tout un chacun,
Ou souffrance et mépris pour tant d'autres.
Enfance violée en cortège
de victimes avilies,
Dont les chairs juvéniles, fragiles et souillées,
N'offrent que piètre résistance à la pédophilie,
Qui martyrise les candides à jamais humiliés.
Enfance suppliciée sous
le feu de la mitraille,
Au devenir épouvantable d'enfants soldats,
Tandis que leurs bourreaux haineux font ripaille,
Abandonnant leurs dépouilles criblées d'éclats.
Enfance sacrifiée sur l'autel
d'une féminine beauté,
Afin de quérir, épuisée, les diamants couleur de
sang,
Pour que les belles du monde admirent leur pure clarté,
Sans ciller, ni frémir, face aux linceuls rouge sang.
Tous ces pleurs, ces barbares
et iniques déchirures,
Tant d'inclination, d'incommensurables bienfaits,
Font de cet univers féerique une abjecte blessure,
Mais aussi le plus magnifique des havres de paix.
Aux pères d'ouvrir leurs
bras et leur cur,
Aux puissants de rétablir enfin paix et justice,
Aux mères aussi d'offrir toute leur douceur,
Aux humains pour qu'il n'y ait plus de sacrifices.
Guy Vigneau
Poème lauréat du
concours de poésie de " Lettres Evadées "